Fil ariane


Moteur de recherche

ex : «Jean-Louis Trintignant», «Les Miserables», ...
recherche avancée Médiathèque

Menu pratique


S'inscrire à la newsletter


Menu supérieur


Contenu principal

Charles Gantillon

Directeur du Théâtre des Célestins de 1941 à 1967

A la mort de Charles Moncharmont, Gaston Baty suggère à la Ville d'engager Charles Gantillon. Celui-ci quitte alors son métier de financier pour prendre la direction du théâtre en juillet 1941. Il a 32 ans. Il se veut novateur et souhaite accroître le prestige des Célestins. Sa première saison est particulièrement brillante. Elle est placée sous le patronage de Gaston Baty qui vient jouer avec sa troupe, le Rideau Gris de Marseille, et donne des conférences. Charles Gantillon s’appuie sur cette formation, fondée par Louis Ducreux en 1931, pour fonder, une troupe locale, la Comédie de Lyon dont l’activité est dense sous l’Occupation.

Charles Dullin donne L'Avare tandis que l'équipe du Rideau Gris, avec André Roussin et Louis Ducreux, joue Les Fourberies de Scapin. Créations, œuvres des plus grands auteurs, prestigieux spectacles parisiens, opérettes, soirées de gala et conférences se succèdent à un rythme étourdissant pendant les vingt-six de sa direction.

Comment ne pas évoquer les débuts d'un jeune comédien, Gérard Philippe, engagé en 1942 par Charles Gantillon dans Une grande fille toute simple d'André Roussin. Sont créés L'Aigle à deux têtes de Jean Cocteau, Le Feu sur la Terre de François Mauriac, Bel Ami de Frédéric Dard d'après Guy de Maupassant, La Marâtre d'Honoré de Balzac, mis en scène par Charles Dullin, La Cuisine des Anges, Les Pigeons de Venise ou Claude de Lyon d'Albert Husson. C'est aussi aux Célestins que les Lyonnais viennent applaudir les troupes de la Comédie-Française, celles de Jean-Louis Barrault, de Pierre Fresnay, Jean Dasté, de Jean Vilar et de Pierre Brasseur. Charles Gantillon fait découvrir aux Lyonnais les œuvres de Bertold Brecht, d’Eugène Ionesco, de Samuel Beckett et d’Armand Gatti, œuvres qui déconcertent parfois le public. II donne leur première chance à Jorge Lavelli, Patrice Chereau, Edmond Tamiz, Marcel Maréchal. Ce dernier monte aux Célestins Mille francs de récompense de Victor Hugo. Charles Gantillon choisit de présenter au Festival de Lyon Amphytrion, La Princesse d'Elide et Le Songe d'une nuit d'été, avec la collaboration de Jean-Louis Barrault. Il fonde la Comédie de Lyon, troupe permanente qui réunit à ses débuts André Roussin, Louis Ducreux, Germaine Montero, Svetlana Pitoëff, Jean Mercure, Georges Wakhevitch, puis Robert Dumont, Jacques Barral, Eddy Roos, Pierre Bianco, etc. Avec cette troupe, il donne toute sa dimension à l'Abonnement Classique. Pendant plus de dix ans, quatre ou cinq pièces seront jouées chaque saison devant des milliers de jeunes. Cette activité lui vaut la Légion d'Honneur, qu'Edouard Herriot lui remet lui-même en avril 1952 sur la scène des Célestins.

Cependant cette activité débordante ne fait pas l’unanimité. Les critiques de ses contemporains sont vives. II faut rappeler que le Théâtre est alors en pleine mutation tant à Paris qu'en province. C’est l’époque du T.N.P. de Jean Vilar, des "Jeunes turcs" à la Comédie-Française, de Roger Planchon au Théâtre des Marronniers. L'immense effort de Charles Gantillon, pour faire des Célestins un centre d'art vivant et un foyer de la culture théâtrale française, n'a pas toujours été compris ni reconnu. Rejeté par son milieu et ses abonnés et assailli par les dettes, il se donne la mort en novembre 1967.

:: Mise en scène ::

:: Adaptation ::


Pied de page