Architecture

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1407

Le couvent des Célestins

Le couvent des Célestins de Lyon fut fondé en 1407 sur les bords de la Saône, à la suite de la donation

de l'ancienne propriété des Templiers par Amédée VIII, comte puis duc de Savoie. A cet emplacement, les religieux édifièrent un couvent et une église, qu'ils occupèrent jusqu'en 1779.
A cette époque, le pape Pie VI ordonna la suppression du couvent, les religieux refusant d'exécuter un édit de Louis XV daté de 1768 qui ordonnait la conventualité de toutes les communautés religieuses. L'archevêque de Lyon tenta de réunir les biens des Célestins à son clergé, mais après un long procès la propriété fut restituée en 1784 au roi de Sardaigne, descendant du duc de Savoie. Il la vendit l'année suivante à André Devouges qui entreprit de démolir les anciennes constructions et de lotir les terrains.

La "Société des Célestins", puis "Compagnie des Célestins", créée définitivement en 1789, avait pour objet "l'établissement d'un jardin au centre des terrains des ci-devant Célestins, la construction de 17 maisons environnant ce jardin, la distribution et réparation du bâtiment claustral qui formerait 7 maisons particulières dans l'une desquelles serait construite une salle de spectacle".

 

1792

L'ancien Théâtre des Célestins

1792-1871 Le premier théâtre, appelé "Théâtre des Variétés", fut inauguré en 1792. Il se trouvait à l'emplacement de l'actuel Théâtre des Célestins et était entouré de maisons particulières. La Compagnie des Célestins vendit progressivement les terrains alentour, de 1793 à 1814, jusqu'à ce que les biens restants soient mis sous séquestre par arrêt judiciaire, en 1816. L'année suivante, le théâtre fut adjugé à Jean-Antoine Durand-Fornas et Jean-François Fournier qui l'exploitèrent jusqu'en 1838, date de sa vente à la Ville de Lyon.

En 1871, un incendie détruisit entièrement l'édifice, devenu d'ailleurs trop vétuste et trop petit pour les spectacles de la Ville de Lyon.

 

1873

Le premier Théâtre des Célestins : 1873-1880

Le 10 janvier 1873, la Ville de Lyon lança un concours pour la reconstruction du Théâtre des Célestins qui devait "être approprié à la représentation des comédies, vaudevilles, drames, féeries, opérettes et autres genres analogues". Quelques mois plus tard, Gaspard-Abraham André, architecte lyonnais, remporta le premier prix et entreprit la reconstruction du théâtre qui s'acheva en 1877. Il s'agissait pour Gaspard André de sa première grande ouvre construite, que les contemporains s'accordèrent à juger très satisfaisante. Né en 1840, André étudia aux Beaux-Arts de Lyon sous la direction, entre autres, d'Antoine-Marie Chenavard, avant de se rendre à Paris dans l'atelier privé de Charles-Auguste Questel puis aux Beaux-Arts. Après un séjour en Italie, l'architecte s'installa à Lyon en 1871. Ses oeuvres majeures à Lyon ou dans les environs sont l'église provisoire de Saint-Joseph (1872), le temple protestant quai de la Guillotière (1872-1884), le Théâtre des Célestins (1873-1877 puis 1880-1881), la fontaine des Jacobins (1877-1886), l'église pour la paroisse Saint-Joseph (1878-1883). le groupe scolaire de la rue Tronchet (1880-1887). On lui doit aussi l'hôtel de ville de Neuilly-sur-Seine (1879-1880 projet pour lequel il obtint le premier prix mais dont il ne put suivre la construction à cause du second chantier des Célestins), l'université ou Athénée de Lausanne (1889-1890) etc. Il est également l'auteur de monuments funéraires et de nombreuses villas. En 1871-1872, Gaspard André obtint le deuxième prix au concours pour la construction du Théâtre de Genève et, en 1893, le quatrième prix pour celui de la reconstruction de l'Opéra-Comique de Paris. Il mourut en 1896. Les travaux de construction du nouveau Théâtre des Célestins débutèrent en mai 1874 et il fut inauguré le 1er août 1877. Les entrepreneurs et artisans employés sur le chantier étaient en majorité lyonnais, mais quelques entreprises parisiennes obtinrent certains marchés, telle la maison Diosse et fils chargée de la machinerie de la scène.

Schémas de Gaspard André

Rez de Chaussée Entresol Salle

 

1880

L'incendie

Dans la nuit du 25 au 26 mai 1880, un incendie se déclara près des loges situées sur le côté Nord de l'aile Ouest, à proximité du poste de pompier. Les dégâts furent très importants. Un procès-verbal rédigé peu après détaille l'état du monument après le sinistre : les façades demeurent debout mais il ne reste presque rien de la salle ni de la scène, dont les charpentes se sont effondrées. La fumée ou l'eau avaient détruit ce que le feu avait épargné.

Certaines personnes accusèrent les pompiers du théâtre d'être responsables des désastres provoqués par l'incendie. Ils auraient été retrouvés ivres dans le foyer des artistes alors que le feu se déclarait près de leur local. "Cela prouve d'une manière évidente, signale un accusateur anonyme, que les sapeurs n'étaient pas dans leur poste. S'ils y avaient été, ils auraient été brûlés, ou, alors, avertis en temps utile que le feu prenait, ils auraient pu mettre en œuvre les moyens dont ils disposaient pour combattre l'incendie et peut-être l'étouffer à son début. Mais rien n'a été fait, et aucun sapeur n'a reçu la moindre blessure".

Le second Théâtre des Célestins : 1880-2000

La reconstruction du théâtre

Les entrepreneurs, artisans et artistes Un mois après le sinistre, la Ville de Lyon décida de reconstruire immédiatement le Théâtre et demanda à Gaspard André de conduire lui-même les travaux. L'architecte se montra peu enthousiaste pour recommencer un tel travail, d'autant qu'il venait de remporter le concours pour la construction de l'hôtel de ville de Neuilly-sur-Seine. Il accepta malgré tout, mais posa un certain nombre de conditions, principalement concernant les marchés et les adjudications des différents corps de métier. Fort de l'expérience du premier chantier, André décida de conserver certains entrepreneurs et d'en éliminer d'autres.

Plan du nouveau Théâtre

Rez de Chaussée Entresol Parterre

Il demanda à Day de reprendre les travaux de maçonnerie, pierres de taille et charpente en bois. André estima en revanche que la mise en adjudication des travaux de charpente en fer pour la construction du couvert de la scène et de la salle et du plancher placé immédiatement au-dessus de la salle, avait donné des résultats si pitoyables lors de la première construction qu'il convenait d'éviter cette méthode. Ce fut en définitive l'entreprise parisienne Baudet, Donon et Cie qui fut chargée d'exécuter la charpente des combles de la salle et de la scène (1er lot). Jules Euler, entrepreneur de serrurerie à Lyon, fut choisi pour la confection des autres travaux de charpente en fer (2e lot). André tenait à ce que l'entreprise ait "à sa disposition de vastes chantiers afin que les galeries puissent être mises en ouvre toutes à la fois et non comme précédemment commencées l'une après l'autre faute d'un emplacement suffisant pour tracer plusieurs épures et assembler plusieurs ouvrages avant leur pose". Pour les travaux de menuiserie, l'architecte proposa de "mettre en présence dans une adjudication restreinte quatre ou cinq menuisiers, choisis non pas parmi ceux qui ont le plus de travaux, mais parmi ceux qui pourraient consacrer une grande partie de leur temps au théâtre et qui connaissent personnellement bien leur métier". Grimonet remporta le 1er lot et Chavanne et Dugoujon le 2e. André appela de nouveau Antoine Bille dit Berthet pour les travaux de plâtrerie de la salle et la réparation des voûtes et stucs endommagés, car il "a fait preuve de savoir et de beaucoup de bonne volonté, a conservé tous ses hommes malgré la grève, a été sans cesse sur le chantier, travaillant avec ses ouvriers et mettant la main à l'ouvre, produisant enfin un travail dont l'architecte a été pleinement satisfait et qui a, étant donné sa nature, remarquablement résisté aux ravages de l'eau". Joseph-Louis Flicoteau, entrepreneur de plomberie (écoulement des eaux des combles, distribution d'eau pour le service intérieur, secours contre l'incendie), Hanelencourt, entrepreneur de chauffage et ventilation, et Laurent Verguin, fumiste, furent chargés de réparer et compléter leurs anciennes installations qui subsistaient en grande partie. Mesureur et Monduit fils remportèrent l'adjudication des travaux de couverture.

Le nouveau Théâtre des Célestins

Au lendemain de l'ouverture du Théâtre, le 20 novembre 1881, un état des lieux très détaillé fut rédigé, repris presque chaque année afin de signaler les modifications apportées à l'édifice [voir à la date du 20 novembre 1881 et en 1881-1889]. Ces modifications concernaient principalement les améliorations dans le système d'éclairage, les changements de destination de locaux ou de disposition de cloisons

2005

La rénovation

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