Du 5 au 9 janvier
2010
Durée : 1h30
Horaires : 20h
Salle : Grande Salle
Comédien(s) :
Ludmila Mikaël, Ariel Garcia-Valdès, André Wilms
Décor :
Bernard Michel
Costumes :
Bernadette Villard
Créateur(s) lumière :
Dominique Borrini
Créateur(s) son :
André Serré
Créateur(s) vidéo :
Caroline Champetier
Inspirée par un fait réel, Marguerite Duras explore les motivations d’un meurtre. Dans un texte puissant et déroutant, elle interroge la place de la parole au cœur de la machine judiciaire.
Le 8 avril 1949, on découvre dans un wagon de marchandises un morceau de corps humain. Dans les jours qui suivent, on retrouve dans d’autres trains des morceaux du même corps, à l’exception de la tête. Près de Savigny-sur-Orge, un viaduc en contrebas duquel passent tous ces trains est le seul point commun qui permet de remonter jusqu’à la meurtrière. Elle avouera son crime sans jamais donner d’explication.
Marguerite Duras redistribue les cartes de ce fait divers en se passionnant pour les motivations de l’accusée. Dans le face à face entre un interrogateur et une présumée meurtrière, la pièce explore les silences de Claire Lannes, dans un temps et un état d’esprit différents de la seule logique judiciaire, accompagnant le personnage dans la recherche de ce qu’elle ignore d’elle-même et que l’interrogateur cherche pour elle.
Annonçant l’espace carcéral inéluctable par une esthétique concise et épurée, le huis clos est traversé par les seules projections d’images de train qui parcourent toutes les questions posées par le crime. Dans un esprit hyper réaliste, presque documentaire, le spectacle se détache de la musique littéraire pour se rapprocher des interrogations concrètes et humaines soulevées par Marguerite Duras. Sonate pour trois acteurs de très haut vol, le texte troublant et fort offre à Ludmila Mikaël et André Wilms une sublime confrontation.